Théo Ménango fonde le groupe Yata à la fin des années 70 dans le quartier de Mont Ravel qui est le quartier berceau de la musique actuelle kanak. De nombreux musiciens y habitent ou y répète comme Fizin Xénié, le vieux Kalisse, les frères Wayenece…

Théo apprend beaucoup à leur contact et très imprégné de musique noire américaine, il organise le groupe qui au début commence à reprendre les standards US et écument les bals et les soirées de l’époque sur la capitale puis rapidement sur tous le pays. Accompagnés de Djossef Iékawé à la batterie, de Louis Hamu à la basse, de Phillipe Iékawé au chant et d’autres… Yata se distingue tout de suite par une technicité et une dextérité instrumentale inhabituelle pour l’époque.

Théo dirige son petit monde d’une main de maitre et le succès est rapidement là. A l’occasion de la préparation du Festival des Arts du Pacifique prévu initialement à Nouméa en 84, Yata travaille avec Warawi Wayenece et Jean Trabé sur l’hymne du Festival et pour la première fois les rythmes traditionnels kanak sont mis en avant sur des mélodies modernes. Ce sont les débuts du kanéka. Les événements arrivent et Mont Ravel constitue la place forte de la musique avec des animations presque tous les weekends, Théo et Yata y rode ses premières compositions avec  » Frères kanak »,  » Ecarlate », « Papa »… Ils enregistrent rapidement et font le premier concert d’un groupe kanak en 86 au Liberty. Le groupe est alors à son apogée. Les années 90 verront les musiciens partir en métropole, puis se reformer. 2 albums voient le jour avec « Wégélélo » en 94 et « Océania Yatok » en 99 avec une musique toujours aussi world et des textes sociaux qui abordent le choc des civilisations et l’arrivée de l’argent chez les kanak.

Théo fonde ensuite avec ses propres enfants le groupe Anéo et se produit durant les années 2000 sous son propre nom avec 2 albums durant cette période. Une œuvre au final immensément riche et un parcours exemplaire dans la fusion entre Occident et Océanie. Une référence…